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On connait la 5e Symphonie de Bruckner et le Concerto pour violoncelle de Schumann enregistrés lors des concerts des 25 au 28 octobre 1942. Quant à l’Ouverture d’Alceste de Gluck, le lendemain des concerts, Telefunken la grava. On a donc le son.
Nous vous proposons, pour enrichir cette écoute, le facsimilé du programme.
Furtwängler et Tibor de Machula en soliste à Berlin
La liste des concerts établie par René Trémine indique, pour le 8 décembre 1917, à Mannheim : Œuvres de Pfitzner, Furtwängler au clavier. Mais sans détail sur les œuvres. Nous avons consulté toutes les sources possibles, et notamment la presse de l’époque : pas de concert Pfitzner le 8 décembre 1917.
En revanche il y a bien eu un concert de musique de chambre, consacré à Pfitzner, programmé le lundi 7 octobre 1918, à la salle Harmonie de Mannheim. Là encore, il est mentionné sur la liste, mais sans détail. Après recherches, au programme :
– Sonate pour violon et piano, op. 27
– Cinq Lieder op. 9
– Trio op. 8
avec :
– Furtwängler au piano,
– Hugo Birkigt, violon,
– Carl Müller, violoncelle,
tous deux solistes dans l’Orchestre du Théâtre
– Johanna Lippe, soprano, membre de la troupe.
L’annonce est du 2 ; mais le 4 octobre un entrefilet annonce : « … la soirée Pfitzner doit être décalée, le Hofkapellmeister Furtwängler ne pouvant assurer la partie de piano par suite d’une blessure à la main. Tous les billets déjà retirés demeurent valables pour la nouvelle date, qui sera annoncée le plus rapidement possible. »
Réelle impossibilité ? Maladie diplomatique ? À quelle date le concert aura-t-il lieu ? On attend toujours…
Nous devrons dans un proche avenir corriger l'étude que nous avions fait paraître il y a quelques années et qui recensait les opéras dirigés par Furtwängler. C'est que l'examen des annonces et des comptes-rendus des journaux de l'époque modifie la liste des représentations.
Ainsi en va-t-il pour Mannheim, où sortent de l'ombre Carmen, affichée pour le 9 septembre 1917, et Fidelio le 8 septembre 1918. Nous ajoutons ces représentations à notre base de données.
Tout prochainement, nous reviendrons pour apporter des détails et des corrections sur des concerts de l'époque.
Walter Günther-Braun : Don José et Florestan
Encore un concert mal référencé dans nos tablettes.
En janvier 1917 se déroule à Mannheim une « Semaine Richard Strauss ». Furtwängler a programmé Ariadne auf Naxos et Salomé, des premières pour lui.
Son orchestre participe à un concert exceptionnel, le 17, où Furtwängler, en seconde partie, cède la baguette au compositeur pour l’exécution d’Ein Heldenleben. L’orchestre a été renforcé pour l’occasion. En première partie, Furtwängler dirige la 4e Symphonie de Beethoven, et accompagne la basse Wilhelm Fenten, appartenant à la troupe de son théâtre, dans les deux Lieder opus 51 de l’illustre invité : Das Tal et Der Einsame.
Un événement, auquel la presse consacre plusieurs éditoriaux, et dont les détails sont venus compléter notre base.
Furtwängler et Strauss, c. 1934
Il faudra un jour consacrer une étude ou un podcast à l'interprétation, par Furtwängler, de la Sérénade K.361 pour 13 vents de Mozart, plus connue sous le nom de Gran Partita, appellation qui n'est d'ailleurs pas du compositeur.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, Furtwängler y est venu assez tard, en 1941, tant à Vienne qu'à Berlin. Et de façon très étonnante, il l'a rarement donnée intégralement, en tout cas une fois, devant le micro pour l'enregistrement HMV de 1947.
Cette œuvre ambitieuse voisine, dans le concert du 9 février 1941 des Wiener Philharmoniker, avec un autre monument, la Septième de Bruckner. En voici le programme en facsimilé.
Furtwängler à la tête des Wiener Philharmoniker, mars 1942
Vous trouverez sur la boutique notre nouvelle production.
Comme annoncé récemment, nous vous proposons l’enregistrement de l’entier concert de Furtwängler à la tête du Philharmonique de Berlin, le 12 décembre 1943.
– Variations sur un thème de Haydn
– Concerto pour piano n° 2, avec Adrian Aeschbacher
– la Quatrième Symphonie.
Christophe Hénault a entièrement re-mastérisé les bandes en possession de la SWF. De là un son ‘purifié’, mais conservant la couleur sombre qui habite ces lectures, parmi les plus prenantes laissées par le chef.
Un texte signé par Guilhem Chameyrat et quelques illustrations rares complètent ce produit, qui est proposé au prix de 15 €.
Et c'est Guilhem Chameyrat que nous retrouvons dans ce podcast de présentation.
Le site de la SWF, tel qu’il se présente, a été lancé en juin 2017.
Huit ans après, il affiche :
– près de 330 actualités ;
– une liste détaillée de près de 2600 concerts ;
– une iconographie de 363 photos ;
– une discographie ;
– 69 programmes de concert en facsimilé ;
– plus de 30 études de fond ;
– 118 circulaires ;
– 17 (18 tout bientôt) produits en téléchargement ;
– 75 albums en streaming…
Sauf erreur, on ne trouvera nulle part un site équivalent, non seulement autour de la personnalité de Furtwängler, mais encore touchant un autre grand interprète de musique classique.
Sortie le 14 mars : Le concert Brahms du 12 décembre 1943
Brahms: Variations Haydn – 2e Concerto pour piano – 4e Symphonie
Adrian Aeschbacher, piano - Orchestre Philharmonique de Berlin
Remastering en haute définition – Prix: 15 €
Le concert tout Brahms du 12 décembre 1943 est des plus marquants. On peut même dire qu’à lui tout seul il est la quintessence de l’art de Furtwängler dans l’interprétation de Brahms. En ce sens il s’oppose à un autre ‘tout Brahms’, celui de janvier 1952 à Vienne. Quand ce dernier s’affiche dans la lumière, dans une certaine aisance, sinon bourgeoise, du moins ‘bon chic bon genre’, l’autre est tout en clair-obscur, dessiné en lavis sépia, et bouscule les tempi et les transitions. Il rejoint les Beethoven et les Bruckner de ces années noires ; et le Hambourgeois s'accommode parfaitement de ces couleurs d’hiver.
Christophe Hénault a respecté cette tonalité, et nous avons donc limité l’éclaircissement que nous aurions pu apporter à la source. Bien entendu le diapason a été unifié (le concerto sonnait à 451 Hz !). Ceci étant, il subsiste des défauts, et notamment une « ronflette » de la bande des 3e et 4e mouvements de la symphonie.
Ajoutons que Guilhem Chameyrat a rédigé un texte particulièrement pénétrant, et que le livret est illustré de façon originale. Il a en outre réalisé un podcast, visible à partir du 7 mars.
Pour vous mettre dans l’ambiance : ci-dessus le programme (merci à Helge Grünewald), et un extrait (mp3) de l’Andante moderato de la symphonie.
En cette période de vacances de neige, un petit détour par Saint-Moritz, en Suisse, où l'on pourra admirer la maison de Furtwängler, "Acla Siva". Il y passait une partie de ses congés, en été comme en hiver.
C’est un facsimilé de programme bien particulier que nous vous proposons, celui des concerts donnés par le Philharmonique de Berlin et Furtwängler les 19, 20 et 21 novembre 1939.
Il affiche l’une des rares apparitions du grand baryton Hans Hotter avec Furtwängler, mais surtout il annonce la création de la Petite Symphonie op. 44 d’Hans Pfitzner. Un Pfitzner à l’honneur, puisque la symphonie est encadrée par deux airs chantés par Hotter.
Et cette affiche n’avait rien d’évident. En dépit de ce que l’on peut penser du personnage, Pfitzner était loin d’être dans les petits papiers du régime en place. Furtwängler a dû intervenir plus d’une fois pour que le vieil homme soit traité décemment.
Il existe plusieurs discographies de Wilhelm Furtwängler, plus ou moins récentes, plus ou moins accessibles, plus ou moins pertinentes.
La petite étude jointe dresse un inventaire assez complet de ce qui existe.
Les journaux l’annoncent bien à l'avance : Furtwängler participera, le 16 février 1939, à un concert de musique de chambre au Conventgarten de Hambourg.
Ce soir là, il doit être au clavier le partenaire de la violoniste Erika Besserer — élève de Joachim, née en 1887 et disparue en 1951 — pour l’exécution de la Sonate en ré mineur du compositeur-chef. Ce serait une première à Hambourg. Le reste du programme est dévolu à des œuvres pour deux violons et piano, jouées par Besserer et Georg von Staehr, violons, et Reiner Zipperling, piano. La Sonate avait été créée un an auparavant par Hugo Kolberg, Konzertmeister du BPO, avec Furtwängler au piano.
Mais les quotidiens datés du 14 février informent leurs lecteurs que, lors des concerts des 11 et 12 février à Vienne, Furtwängler a contracté une sévère grippe. En fait il ne reprendra la baguette que deux mois plus tard.
Le concert de musique de chambre est donc annulé. Reporté à une date ultérieure, semblent suggérer les journaux, mais nous n’avons pas trouvé trace d’une nouvelle programmation…