Mois : juin 2018
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Ce n’est pas souvent que l’on dispose de clichés de musiciens de l’orchestre Philharmonique de Berlin, pris de près en plein travail.
En voici quelques uns, sans doute en 1931, et nous avons même pu mettre un nom sur chaque visage. Cliquez pour agrandir.
Et, provenant du même reportage, les voici tous sous la baguette de leur chef.
Avis de recherche
Dans son numéro 25/26 du 26 juin 1918, le magazine Signale für die musikalische Welt rend compte de l’actualité lübeckoise : « Comme chef invité, Furtwängler — envers qui le public de Lübeck a conservé un grand attachement pour son activité dans le passé — a dirigé Le Vaisseau fantôme avec une rare force de conviction. »
En voilà une nouvelle : une exécution d’opéra non répertoriée ! Pas de date, même si l’on comprend que c’est au printemps 1918, et aucune trace dans les listes connues. Rien dans ce qui a été publié sur son activité à Lübeck et rien dans sa correspondance avec Lilli Dieckmann. Tout au plus cette mention dans une lettre qu’il lui envoie le 2 mai : « Cela m’a fait plaisir de vous revoir à Lübeck… »
Donc, si vous disposez d’informations…
Dans le même ordre d’idée, nous avons découvert un concert non répertorié, à Landau le 29 juin 1920, Furtwängler dirigeant l’Orchestre Symphonique du Palatinat.
On doit à un adhérent de la SWF, Rudolf Ondrich, jeune diplômé en droit de la Griffith University (Brisbane, Australie) l’article ici en lien.
Cette approche en surprendra plus d’un. Mais reconnaissons le mérite d’une telle étude. Elle n’existe actuellement que dans son original de langue anglaise.
Les concerts de Berlin du 9 au 12 janvier 1944 — avec son programme en facsimilé mis en ligne, et dont celui du 9 est parvenu en enregistrement intégral — représentent l’ultime manifestation de Furtwängler dans la salle de la Philharmonie, qui sera détruite lors d’un bombardement trois semaines plus tard.
Occasion de rappeler que cette salle, qui abritait l’Orchestre Philharmonique depuis ses débuts, était à l’origine un vaste hall de patinage à roulettes. C’est six ans après les débuts de l’orchestre que la salle est profondément modifiée ; elle le sera encore au début du XXe siècle pour présenter finalement la même physionomie jusqu’à sa destruction. Le bâtiment abritait aussi la Beethovensaal, qui tiendra encore debout quelques mois, et l’Oberlichtsaal, vaste foyer qui avait pris la place du jardin initial.
Le Philharmonique, jusqu’en avril 1945, squattera de salle en salle (Beethovensaal, Staatsoper, Admiralspalast…), pour finalement trouver un havre provisoire au Titania Palast. Ceci est une autre histoire.
Et comme nous voyons toujours cette salle en noir et blanc, profitons de cette somptueuse reconstitution 3D pour découvrir ses couleurs peu communes et très ‘mitteleuropa’.
Solution de la devinette de la semaine dernière
La première bonne réponse est venue de Thierry Salomon, l’un de nos adhérents (FR). Un grand bravo.
La solution : ce cliché a été pris lors de l’exécution du Concerto symphonique de Furtwängler par Edwin Fischer et le Philharmonique de Vienne, le 14 ou le 15 janvier 1939, au Musikverein.
Les indices, même si la photo n’est pas de première qualité :
– la place des violoncelles (centre-gauche vu du chef) correspond à la disposition en vigueur avant guerre,
– on peut reconnaître le Konzertmeister, Franz Mairecker, au premier pupitre à partir du printemps 1938,
– on peut, avec un peu de bonne volonté, reconnaître Edwin Fischer au clavier.
En croisant ces indices avec la liste des concerts à Vienne — très peu de concertos pour piano avec le Philharmonique —, seul ce Concerto de Furtwängler correspond à la photo-mystère.
Nous avons mis cette photo en annexe de la fiche du concert, et vous présentons, ci-dessus, une série prise pendant sa répétition. On entr’aperçoit Edwin Fischer de dos.