Récemment, nous mettions en avant l’importance de se reporter aux journaux pour compléter ou corriger les listes de concerts. Ce travail porte ses fruits, car un examen rigoureux nous a conduits à une découverte de taille.

On connait l’activité de Furtwängler à Lübeck au travers des concerts symphoniques, des concerts « populaires », voire des séances de musique de chambre. À côté de cela, les documents « officiels » et les listes connues on cerné l’activité du chef comme invité de l’opéra municipal. Trois manifestations ont été relevées : Die Meistersinger en 1913, Fidelio et Les Joyeuses Commères de Windsor en 1915.

Comment se fait-il qu’un quatrième opéra soit passé à la trappe ? Nul ne peut l’expliquer, mais c’est un fait certain : Furtwängler a dirigé L’Enlèvement au sérail de Mozart le 27 mars 1914. Il a non seulement pu compter sur la troupe du Stadttheater mais aussi sur deux invités de marque : le ténor Karl Erb et l’acteur comique Ludwig Flaschner.

L’unique compte rendu de la soirée ne prodigue que des louanges.

Depuis ce matin existe une « chaîne youtube » aux couleurs de la SWF.

Elle a été élaborée par un adhérent, membre du Comité directeur, Guilhem Chameyrat. 

Ce que l’on va trouver en premier sur cette chaîne YouTube, ce sont bien évidemment des vidéos. Nous allons proposer différents types de formats, par exemple des vidéos thématiques, autour de l’art de Furtwängler ou bien d’enregistrements en particulier, des interviews, ou encore des podcasts. 

Ensuite, on retrouvera sur cette chaîne des playlists. Vous pourrez écouter les meilleurs enregistrements de Furtwängler rangés selon certains critères, à commencer par les magnifiques enregistrements remasterisés par le Studio Art et Son mis en ligne officiellement par Warner sur YouTube pour le streaming.

Voici les liens.

– la chaîne: https://www.youtube.com/@SocieteWilhelmFurtwangler

– l’introduction:
https://www.youtube.com/watch?v=rO8qJNf8eT0&ab_channel=Soci%C3%A9t%C3%A9WilhelmFurtwangler

Nous avions annoncé la mise en place du streaming pour mi-novembre.

Différents impératifs — notamment celui de présenter un catalogue cohérent et plus copieux — et quelques contraintes techniques nous amènent à différer le lancement de ce service.

Que l’on se rassure : il s’agit d’un report limité. Tout devrait être en place pour début décembre.

Il faut toujours se replonger dans les quotidiens d’époque. Ainsi, s’agissant de la carrière de Furtwängler, l’on découvre — au gré d’une lecture — un concert passé inaperçu, absent des listes ; ou bien l’on peut corriger un erreur entretenue pendant des décennies.

L’erreur, c’est la date du premier Fidelio, dirigé par Furtwängler au Théâtre de Lübeck. On ne sait pas pourquoi, mais les listes annonçaient le 23 mars 1915. En réalité, c’est le 9 mars. Pas bien important dira-t-on. Sauf que cette manifestation musicale compte beaucoup dans la carrière de notre chef. C’est à l’issue de cette soirée qu’une délégation venue de Mannheim et conduite par Bodanzky, annonça à Furtwängler qu’il était retenu pour être le nouveau directeur musical de l’Opéra de Mannheim à la rentrée suivante.

L’ajout : Furtwängler, à l’été 1917, retrouve son ancien orchestre de Lübeck et Jani Szanto, qui fut son Konzertmeister, pour un concert de charité donné au Kurhaus de Travemünde, la station balnéaire de Lübeck. Le concert, donné au soir du 27 juillet, affiche :
– l’Ouverture du Freischütz ;
– Le Concerto pour violon de Dvorak, avec Szanto ;
– La 5e Symphonie de Beethoven.

Le complément : La Saint-Matthieu d’avril 1915 figurait sur les listes avec la mention « solistes inconnus ». Ils ne le sont plus, pas plus que l’identité des quatre formations chorales y ayant participé.

Nous avons corrigé nos tablettes.

Travemünde : le Kurhaus

Ce n’est pas un programme que la SWF met en ligne ce jour, mais une brochure promotionnelle pour un festival : les « Festliche Musiktage » de Potsdam de l’été 1938. Cette série de manifestations musicales, centrées autour de Bach et Mozart, avait pour directeur artistique Edwin Fischer. Le grand pianiste dispensait d’ailleurs à Potsdam des « masterclasses », et y avait pour voisin un certain Wilhelm Furtwängler qui résidait dans une belle demeure, « Die Fasanerie », dans le parc du château de Sansouci. L’Orchestre Philharmonique de Berlin participait à ce festival, et pendant plusieurs années le chef se fit aussi pianiste, jouant avec Fischer mais aussi Kempff ou Erdmann des concertos de Bach, qu’il dirigeait du clavier.

Dernier été de paix. On notera que la présentation fait tout pour attirer le touriste étranger : le texte étoffé est trilingue ; à part la mention du patronage de Göring, la plaquette est exempte de propagande ; mais elle est riche en photos des bâtiments emblématiques de la cité de Frédéric le Grand.

Pour voyager dans le temps et l’espace.