Mois : janvier 2024
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Un coup d’œil trop rapide à la couverture de ce programme, et l’on ne lit que « Concertgebouw » en haut et en gros caractère. On regarde de plus près, et l’on voit qu’il ne s’agit pas de l’un des rares concerts de Furtwängler avec cet orchestre, mais d’un concert en tournée du Philharmonique de Berlin. Et en regardant encore de plus près, ce n’est plus Amsterdam mais La Haye…
L’affiche — un tout-Beethoven — n’a rien de rare.
Mais cette soirée du 8 février 1932, et d’autres qui l’entourent, mérite pour que l’on s’y attarde pour une raison bien particulière. Furtwängler et son orchestre sont accompagnés par un observateur exceptionnel, le photographe Erich Salomon — qui devait disparaître en 1944 dans le camp de Theresin —, celui que l’on a nommé « le roi des indiscrets », tant il a réussi à capter, au débotté avec son petit Leica, les hommes politiques et les artistes.
Il était suffisamment proche de Furtwängler pour que ce dernier l’ait autorisé à venir prendre des instantanés pendant son petit-déjeuner à Potsdam ! En tout cas cela nous vaut un unique et remarquable reportage sur Furtwängler et sa tournée de 1932, et notamment sur cette étape à La Haye : un nombre impressionnant de clichés, dont voici un exemple, pris durant la « Sitzprobe ».
Cela fait bien des années que l’on connaît l’enregistrement, fort précaire, des Vier letzte Lieder de Richard Strauss, réalisé lors de leur création — ou à la répétition générale ? — le 22 mai 1950 à Londres. Kirsten Flagstad en était l’interprète — choisie par Strauss lui-même — accompagnée par le Philharmonia placé sous la baguette de Furtwängler.
Les commentaires allaient bon train sur l’origine de l’enregistrement, pour la plupart renvoyant l’initiative de la gravure de ces disques, non à la BBC, mais à Walter Legge, patron du Philharmonia.
Un article de presse, passé totalement inaperçu, vient apporter un certain éclairage. Il est paru dans La Presse, un journal parisien lancé en 1836 et qui, à force de n’être plus quotidien puis à peine hebdomadaire, disparaîtra totalement en 1952. L’article, non signé, figure dans le numéro du 11 juin 1950 avec pour titre : « Un maharadjah ressuscite la musique de Strauss ».
Et d’expliquer que le maharadjah de Mysore (Jaya Chamarajendra Wodeyar Bahadur), mécène de l’orchestre, avait rendu le concert possible en garantissant la recette, afin de permettre la création posthume de l’ultime chant du compositeur disparu huit mois avant ; et de conclure :
« Le triomphe de la cantatrice eût été complet si celui qui l’avait rendu possible avait été présent. Mais, retenu dans ses États par ses devoirs de souverain le maharadjah n’était pas à Londres.
Il ne tardera pas cependant à connaître les quatre derniers lieder pour lesquels il a dépensé tant d’argent : la voix de Kirsten Flagstad a été gravée dans la cire et les disques ont, dès le lendemain du concert, pris, en avion, la route de Mysore, où le maharadjah les attend pour leur assigner une place d’honneur dans sa discothèque, laquelle ne compte pas moins de vingt mille enregistrements. »
(Source Gallica/BnF)
Le Wilhelm Furtwängler Centre of Japan fait paraître un nouvel album de 3 CD, entièrement consacré aux deux 9e Symphonies de Beethoven de 1954.
C’est ainsi que les 3 CD incluent :
– les répétitions de la 9e symphonie (3e et 4e mouvements), le 8 août 1954 ;
– le concert de Bayreuth du 9 août 1954 ;
– le concert de Lucerne du 22 août 1954.
Y figure également l’entretien avec Henri Jaton de 1954, et est joint le facsimilé du programme de Bayreuth.
Le coffret est disponible au prix de 43 € / $47 (6800 yens). Si vous souhaitez télécharger les fichiers haute définition, il vous en coûtera 13 € / $14 supplémentaires (2000 yens). Bien entendu, il vous faudra au préalable adhérer au Centre.
Voici le lien : http://www.furt-centre.com/
C’est l’époque des vœux. Que cette nouvelle année vous apporte, ainsi qu’à ceux qui vous sont chers, tout le bonheur possible.
Pour la SWF, après une année décisive (plusieurs produits et études en téléchargement, la chaîne youtube, le streaming…), la nouvelle s’annonce très belle également, avec notamment des nouveaux documents sonores (Vienne, Stockholm, Bayreuth…).
Il y a quelques années, la parution du téléchargement de la 9e de Beethoven de mars 1942 (SWF D01) avait été accompagnée du facsimilé du programme du concert. Le scan n’était pas de très bonne qualité : nous l’avons retravaillé, et le nouveau facsimilé rejoint la liste maintenant longue de ‘Demandez le programme’.