Vous pensiez le connaître…

Dans cinq semaines paraîtra notre nouvelle production en téléchargement, après la Neuvième de 1942 et l’Eroica de 1952 qui vient d’être mise en ligne.

Cette nouvelle référence (SWF D03) : le Requiem allemand de Brahms, donné à Stockholm en novembre 1948.

Les connaisseurs le savent : nous n’avons que trois témoignages de l’interprétation par Furtwängler de ce chef-d’œuvre. Il y a plus de vingt ans la SWF a réédité le concert de Lucerne de 1947 ; magnifique et émouvante lecture, mais qui exige des auditeurs « les oreilles de la foi », tant le son demeure précaire. Oublions l’enregistrement, d’ailleurs incomplet de Vienne 1951 : aucun des intervenants ne semble à son plus haut niveau. Reste la captation du concert à Stockholm du 19 novembre 1948  — 3e concert de la série. Cela fait plus de quarante ans que nous la connaissons, ou plutôt que nous croyons la connaître au travers de rééditions qui vont de l’immonde au tout juste acceptable. Il fallait bien que la SWF s’y attelle, mais à la condition de se montrer exemplaire pour qu’enfin vous puissiez apprécier à sa juste valeur la grandeur de cette interprétation.

  le Konserthuset en 1948

Pour ce faire, nous avons demandé à la Radio suédoise une copie haute définition de son archive. Elle a ensuite été confiée au studio Art et Son — Christophe Hénault —, qui, par delà un savant travail de réduction du bruit de fond et une équalisation respectueuse des timbres, a laissé s’épanouir le son avec, notamment, une dynamique phénoménale et jamais reproduite, et une transparence qui met en valeur les chœurs. Le Requiem allemand est avant tout une œuvre vocale, et les chœurs préparés avec soin par Johannes Norrby le rappellent à tout moment, secondés par un orchestre attentif, avec l’apport de deux excellents solistes, il est vrai assez peu connus hors des frontières de la Suède : Kerstin Lindberg-Torlind et Bernhard Sönnerstedt.

C’est dans ce genre de réédition que la haute définition, 24/96, se justifie pleinement, en mettant en relief d’infimes détails, mais qui donnent la vie à la texture musicale. Ceci étant, le pack numérique inclut également les mêmes fichiers en « format CD ».

Deux correspondants suédois, Nils-Göran Olve, fils d’un violoniste de l’orchestre qui participa à ces soirées, et Göran Söderwall, membre de la SWF, se sont offerts pour rédiger l’un des plus complets livrets que nous ayons jamais présentés. Non seulement ils dressent le tableau des rapports de Furtwängler avec l’Orchestre et le contexte de ces soirées, mais ils nous ont traduit l’intégralité des articles de presse dithyrambiques parus au lendemain du concert !

Nous avons ajouté la biographies des intervenants, la liste des musiciens de l’orchestre, les textes trilingues du Requiem, et un fac-similé du programme. Le livret est proposé en deux versions, française  et anglaise, agrémenté d’une iconographie rare.

Pour aboutir à ce résultat, nous avons pu compter sur l’aide de l’Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm et du Chœur, qui ont répondu avec beaucoup de générosité à nos sollicitations. Avec la Radio suédoise et nos deux correspondants suédois, qu’ils soient ici remerciés.

13 septembre 2018

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