Programme du concert de Vienne du 15 janvier 1950

Manfred de Schumann et Septième de Beethoven : ne nous y attardons pas, sauf à signaler que la symphonie de Beethoven fait partie des œuvres que Furtwängler va graver pour le disque dans la longue session que Walter Legge lui a organisée du 20 janvier à début février (la photo ci-dessous en provient).

Plus intéressante est la création mondiale de l’ouvrage d’Erich Korngold, Sérénade symphonique, op. 39, pour orchestre à cordes. L’œuvre, d’une trentaine de minutes et éditée par Schott, est l’une de celles par lesquelles Korngold tente de se ré-imposer en Europe comme musicien « sérieux ». Employons ce mot sans trop le prendre… au sérieux. Car la musique de film à la composition de laquelle le compositeur s’est consacré à Hollywood dans les années trente et quarante — et qui lui a valu plusieurs récompenses — n’a rien de facile, et exige un métier tout aussi complet que pour écrire une symphonie ou un opéra. Et après tout, Beethoven écrivant la musique de scène d’Egmont, ne faisait que participer à cet art très délicat consistant à souligner et seulement souligner ce qu’un autre a écrit dans un autre genre, que ce soit le théâtre ou le cinéma.

Furtwängler n’a jamais négligé Korngold, assurant la création locale à Mannheim de Violanta et Das Ring des Polycrates, opéras créés un an avant par Bruno Walter à Munich, puis inscrivant au concert son ouverture symphonique Sursum corda et sa suite tirée de la musique de scène pour Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare.

Certes, la Sérénade n’a rien d’innovant ni même d’original : c’est une page fort bien écrite pour mettre en valeur les cordes — et ce sont ici celles de la Philharmonie de Vienne ! — avec l’acquit du « Hollywood sound » ; mais notre chef démontre une fois de plus qu’il sait regarder hors de sa chapelle.

Merci à Philippe Jacquard pour le scan.

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