Concert de la Société des Amis de la Musique (Vienne) du 23 novembre 1938

Y a-t-il au monde une société musicale plus puissante que la « Gesellschaft der Musikfreunde » de Vienne ? Fondée en 1813, son développement est tel qu’elle peut se permettre de faire édifier un bâtiment de très grandes dimensions abritant l’une des plus belles salles au monde, la très fameuse « Große Musikvereins-Saal », que l’on se plaît aujourd’hui à nommer la « Salle dorée ».

Furtwängler en devient le directeur en 1920, ayant ainsi à sa disposition un chœur fourni et de premier ordre, le « Singverein » et un orchestre le « Wiener Concertverein », qui, plus tard et absorbant le « Tonkünstler Orchester », devient l’Orchestre Symphonique. À la différence du Philharmonique, réunion associative des membres de l’orchestre de l’Opéra, le Symphonique est un orchestre indépendant de salariés permanents.

C’est cette structure qui invite Furtwängler à diriger la « Saint-Matthieu » de Bach, en novembre 1938, avec une distribution exceptionnelle, où se dégagent la soprano Jo(hanna) Vincent, qui a fait les beaux soirs du Concertgebouw avec Mengelberg, la mezzo Margarete Klose, l’une des plus grandes cantatrices du milieu du xxe siècle, le ténor Louis van Tulder, compatriote de Jo Vincent, qui fut plus de deux cents fois la voix de l’Évangéliste… Et Hüsch et Alsen comptant parmi les meilleurs chanteurs de l’époque, en y ajoutant le fidèle Franz Schütz à l’orgue et les Wiener Sängerknaben, il est difficile de faire mieux.

 Jo Vincent 

C’est la quatrième fois que la Saint-Matthieu est inscrite dans ce cadre depuis 1920. Après guerre, Furtwängler proposera de nouveau le grand œuvre de Bach, mais ce sera avec le Philharmonique, tandis que pour les chœurs il aura recours — pour cause de fâcherie avec la Gesellschaft — à la Singakademie.

L’intérêt du fascicule plaide pour des circonstances atténuantes quant à son état de conservation.

 

 

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