Un avis autorisé

Nils-Göran Olve, l'un de nos correspondants suédois, est le fils d'un violoniste qui a longtemps joué dans l'Orchestre Philharmonique de Stockholm, et donc sous la direction de Furtwängler.
Il a participé à notre album SWF D12, paru tout récemment, en rédigeant le livret avec Göran Soderval. Il l'a fait alors qu'il n'avait pas encore la restauration effectuée par la SWF, ne connaissant que des éditions antérieures. Après avoir téléchargé et écouté l'album, il nous a adressé le commentaire suivant.

« Je viens d’écouter attentivement votre nouvelle parution, et mon admiration pour l’exécution et la restauration sonore ne font que croître ! En comparant avec les anciennes éditions que j’ai pu écouter, je remarque qu’il y a ici une plus grande transparence, et moins de rappels dérangeants des acétates ou laques qui ont été stockées un quart de siècle avant d’être sauvegardées dans les années 60. Je craignais également que les bandes se soient détériorées durant le demi-siècle précédant l’acquisition par la SWF du nouveau report numérique. Oui, le son de l’orchestre n’est pas toujours parfaitement homogène, et le bruit de fond demeure. Mais il m’est apparu que je n’avais pas accordé suffisamment d’attention à la musique elle-même. Don Juan est intéressant d’un bout à l’autre. Le Prélude de Tristan est conduit à une allure idéale, et dans le Liebestod la partie de soprano ne me manque pas — en fait Furtwängler défend la version orchestrale, comme une alternative intéressante, lorsqu’il laisse l’orchestre libérer toute sa puissance, d’une façon impossible si vous ne voulez pas y noyer Isolde !

Mais ce qu’il y a de plus beau, c’est la Neuvième, que je dois comparer aux autres exécutions de Furtwängler, parce qu’elle m’interpelle comme absolument parfaite à mon goût, ce qui n’était pas le cas avant avec ses autres Neuvième. N'est-ce pas parce qu’elle a plus d'« allant » que les enregistrements des années 50, et qu’elle est, partant, plus à mon goût ? Ajoutons qu’il y a une liberté et la latitude pour que les vents solistes apportent une participation mémorable. Je crois que vous avez utilisé le mot « sereine » et je suis d’accord — en particulier dans le mouvement lent, on peut imaginer Furtwängler s’abîmer dans cette atmosphère de ravissement, et ne pas vouloir retourner dans son pays avant que la guerre s’achève.

Mes félicitations donc, en espérant qu’il se vendra bien pour que plus de monde puisse l’entendre ! »

23 septembre 2023

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