SWF D08 – La Pastorale de Berlin 1944

Notre nouveau produit en téléchargement, SWF D08, est disponible : la 6e Symphonie de Beethoven, captée au cours des concerts du Philharmonique de Berlin des 20-21 mars 1944 dans la salle du Staatsoper.

Cette bande, berlinoise d’origine, a fait l’objet de soins attentifs de notre part. Outre le diapason, c’est surtout au niveau du son qu’est intervenu Christophe Hénault (Art et Sons Studio), celui-là même qui avait traité les concerts de Stockholm (Schubert de 1943, Deutsches Requiem de 1948). Les cordes, disons les violons, étaient très agressifs et criards même. Inversement, le registre des basses semblait parcouru par un troupeau d’éléphants. Les Berliner offraient certes à Furtwängler l’assise des basses qu’il demandait, mais ici cela tournait au vrombissement (‘buzz’), où il était impossible de lire la ligne mélodique. Or c’est un trait caractéristique de cette symphonie que de présenter des thèmes mélodiques en exploitant tous les pupitres, y compris ceux qui souvent ne sont qu’en contrepoint.

Le son présente donc un spectre très homogène, où tous les instruments retrouvent leur couleur d’origine, dans l’entrelacs complexe voulu par le compositeur. La Pastorale est certainement la symphonie la plus difficile à mettre au point — dans une densité qui rejoint celle de la Missa Solemnis : il est presque impossible de tout faire ressortir. C’est pourtant ce que réalise Furtwängler, dans des tempi un peu plus allants que dans les versions plus tardives et notamment dans la version viennoise ‘officielle’ de 1952. On retrouve néanmoins les constantes de son interprétation : des tempos plutôt libres, ceux de la promenade et de la flânerie — Beethoven n'est pas adepte du jogging ! —, la rêverie au bord d'un ruisseau, la joie simple au regard d’un fête bien paysanne, l’orage traité comme un grand récitatif, et un finale totalement embaumé dans la tiédeur d’une soirée étoilée. Un exemple ? Un passage de ce mouvement, où, comme enivrés, nous respirons au rythme de la nature…

Le livret numérique inclut la très belle analyse de cette interprétation qu'Harry Halbreich rédigea pour la première édition en microsillon, ainsi que la liste des Pastorales par Furtwängler, et celle des musiciens de la Philharmonie de Berlin à cette époque.

Parallèlement, nous publions l'étude comparative détaillée écrite il y a trente ans par Benoît Lejay. En l'absence du texte source, c'est le facsimilé du livret du CD SWF 901 qui est disponible dans nos Études.

16 mai 2020

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