C'est avec une grande tristesse que la SWF vous annonce le décès de Sami Habra, survenu hier à l’âge de 88 ans.
Comme vous le savez, il fut un des membres fondateurs de la SWF à laquelle il consacra une part de sa vie.
Comment ne pas rappeler les centaines de conférences qu'il a données pendant des décennies, conférences agrémentées d'anecdotes et de « bons mots » qui étaient un régal pour les auditeurs.
Il contribua également à l'édification de la discographie de notre société.
Nous l'admirions également pour toute une mémoire musicale qu'il se plaisait à partager. Il eut l'opportunité de rencontrer, entre autres, Eugen Jochum, Otto Klemperer et se lia d'amitié avec Hans Schmidt-Isserstedt.
Avec le décès de Sami Habra, en quelque sorte, la SWF perd son patriarche et c'est tout un pan de son histoire qui disparaît.
Étant très modeste, ceux qui l'ont connu savaient qu'il n'aimait ni les éloges ni les remerciements, toutefois, nous ne pouvons pas nous empêcher de lui dire : « Merci Sami pour tout ce que tu nous as donné ! ».
Nous adressons à ses enfants, petits-enfants et à ses proches les témoignages de notre sympathie et de notre profonde émotion.
Le Bureau
Sami Habra et Elisabeth Furtwängler lors des vingt ans de la SWF, le 22 avril 1989 à Vincennes.
Grande tristesse.Je n’oublierai jamais ses conférences qui m’ont beaucoup appris.
Il m’est difficile de rendre hommage à Sami sans dire qu’il a pour moi été synonyme de Société Furtwängler pendant très longtemps. C’est lui qui m’a ouvert aux conférences dès leurs débuts en 1969 et je peux dire que j’en avais développé une forme d’addiction. Je les attendais avec impatience tant j’appréciais l’humour de Sami. Et bien sûr, il me passionnait, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, tout comme sa façon de faire rouler les « r » m’intriguait.
Un de mes amis, Paul, américain résidant cette année là à Paris, me parlait toujours de Toscanini comme moi je lui parlais de Furtwängler. Il en savait peu de choses et l’idée m’a pris de l’emmener à une conférence de Sami. C’était l’adagio de la 7ème de Bruckner. J’aurais pu prendre plus mal, bien que pour Paul ce ne fut pas l’idéal. À la fin de la conférence je lui présentais Sami. Et les voilà partis à discuter pour une demi-heure. Enfin surtout Sami et en anglais évidemment. Une fois la discussion terminée, Paul se tourna vers moi et me fit deux réflexions.
« Je n’ai pas compris un mot de ce qu’il m’a dit ! » me confia-t-il pour commencer. Puis vint « Il est typiquement français ! » Inutile de vous expliquer quelle n’a pas été sa surprise d’appendre que Sami se définissait comme anglo-libanais.
C’est ainsi que j’avais envie de rendre hommage à notre ami Sami, par un moment d’humour. Je suis certain qu’il aurait apprécié.
En 2023 j’ai repris mes cycles d’émissions « De la Musique avant toute chose ». Et comme en 2014, je consacrerai à Furtwängler des émissions en novembre 2024. Mais dès la rentrée c’est à Sami que je rendrai hommage.
Merci Sami.