On n’est pas passé loin

Bayreuth 1931 accueille Furtwängler pour la première fois et c’est aussi la première fois, qu’après de longues tractations avec le Festival, la radio diffuse une représentation en direct : Tristan und Isolde.

On a failli être privé de tout cela et même à tout jamais de Furtwängler.

Pour une raison qui nous échappe, et pour se rendre le dimanche 14 juin de Berlin à Bayreuth — les répétitions y débutent le 15 —, il a accepté l’invitation d’une connaissance à y aller en avion. Pas un avion de ligne, presqu’inexistant à l’époque, non : un avion de sport, un Daimler-Klemm L20, biplace, portant l’immatriculation D-609, similaire à celui de la photo ci-dessous.

Sauf que le pilote, vers 18h, voulant assurer une escale pour faire de l'essence, confond l’aéroport de Halle-Nietleben avec celui de Halle-Leipzig, calcule mal sa descente et atterrit brutalement dans un champ de seigle. L’avion se retourne, et Furtwängler (Elisabeth l’a raconté à l'auteur de cette note), en bon sportif, se met en boule dans la carlingue. Plus de peur que de mal : l'avion est bon pour la casse, mais Furtwängler et le pilote sont indemnes, et le chef en sera quitte pour continuer par une voie beaucoup plus sûre à l’époque : le train.

10 février 2019

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