SWF D19 – L’ultime concert à Salzbourg

Parution le 13 juin. Prix : 15 €

Il est des concerts de Furtwängler moins appréciés que d’autres, et souffrant de préjugés défavorables.

Il en va ainsi du Furtwängler de la dernière saison. Il y a un an nous publiions une pépite : la 8e Symphonie de Bruckner de mai 1954 à Vienne, grandiose, bouleversante et d’une rare perfection d’exécution. De quoi faire taire ces préjugés. Nous renouvelons une telle mise en avant avec le tout dernier concert donné avec le Philharmonique de Vienne, à Salzbourg, le 30 août 1954. 

Au programme : les 8e et 7e symphonies de Beethoven, et —entre les deux — la Grande Fugue op. 133 en version orchestre à cordes.

Certains veulent absolument écarter les lectures ultimes de Beethoven par Furtwängler et ne jurent que par les « enregistrements de la guerre ». Comme si Beethoven avait écrit en tête de ses partitions : « mes œuvres ne devront être exécutées que dans le stress d’un conflit meurtrier ». Un ancien président de la SWF alla jusqu’à énoncer que seule la Grand Fugue méritait d’être exhumée de ce concert, les deux symphonies étant largement en-dessous des autres prestations connues. Furtwängler aurait été ainsi — sans doute atteint par les fatigues de l’âge — en-deçà de ses capacités, sauf à se réveiller pour 20 minutes de musique au milieu du programme ! C’est évidemment absurde.

Lectures rassérénées ? Certes les symphonies affichent une hauteur de vue peu commune, mais qui n’obère pas un engagement de tous les instants. Et que l’écriture de la Grande Fugue le conduise à la violence du trait, cela ne fait que confirmer une évidence que de nombreux mélomanes semblent oublier : Furtwängler savait lire une partition…

C’est une bande exceptionnelle de lisibilité, de dynamique et d’équilibre du spectre sonore, que Christophe Hénault a pu restaurer, pour lui faire rendre tout son potentiel. L’essentiel du travail a consisté à remettre au diapason (nous nous calons sur La = 444 Hz pour Vienne), à gommer quelques bruits et imperfections, et surtout à revoir les niveaux, très disparates entre les mouvements et les œuvres.

Voici un extrait (mp3) : la dernière reprise dans le 3e mouvement de la 8e Symphonie.

29 mai 2025

Laisser un commentaire