Concert du Gewandhaus du 31 décembre 1927

Concert à 23 heures. En tenant compte de l’inévitable petit retard au début de la soirée, de l’enchaînement des œuvres, de leur durée, des applaudissement, on peut imaginer que le décompte des ultimes minutes de 1927 et les hourras accueillant 1928 ont occupé l’entracte.

Rien à dire du programme — on aurait pu imaginer plus léger… — mais notons le lieu, l’Alberthalle, vaste salle circulaire faisant partie du Krystallpalast, et pouvant accueillir près de 3000 spectateurs.

C’est le 31 décembre 1918 au soir qu’Arthur Nikisch, en dirigeant la 9e Symphonie de Beethoven, avait établi la tradition du concert de la Saint-Sylvestre.

Concert de Berlin du 23 février 1948

Ce n’est pas n’importe quel concert que celui dont voici le facsimilé du programme. Il voit la création de l’imposante Deuxième Symphonie de Furtwängler sous la baguette du compositeur.

Il n’entre pas dans le cadre de cette brève présentation d’analyser une œuvre aussi complexe. Son caractère romantique et même tragique, son écriture qui emprunte son langage à Brahms, Bruckner et même Wagner, son orchestration touffue, tout concourt à éloigner de nous ce qui était déjà très « daté » à l’époque.

Contentons-nous de mettre en avant quelques points de détail.

Nous ignorons pourquoi cette création se tient à l’Admiral-Palast, en secteur soviétique, et non dans la salle devenue habituelle pour les Berliner : le Titania, en secteur américain.

Au denier moment, du moins le 23 — la feuille volante que nous avons placée en début de facsimilé — la 39e Symphonie de Mozart a laissé place au Concerto grosso en ré majeur de Haendel, sans doute moins chargé d’affect.

Pour deux saisons l’Orchestre Philharmonique de Berlin confia la couverture de ses programmes au peintre Ferry Ahrlé (1924-2018). Cela nous vaut un portrait stylisé de Furtwängler particulièrement réussi.

Concerts de novembre 1948 à Paris

La France — en l’occurrence Paris — fut le premier des pays qui avaient eu à souffrir de l’occupation allemande à accueillir Furtwängler après guerre. Dès janvier 1948, le chef se produisit avec le prestigieux et vénérable Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire.

Depuis deux ans le chef titulaire en était André Cluytens, qui avait succédé à Charles Munch en 1946, la présidence appartenant de droit au directeur du Conservatoire supérieur, le compositeur Claude Delvincourt.

En novembre de la même année, Furtwängler revint pour une autre série de trois concerts, toujours au Théâtre des Champs Élysées — qui a pris la place de l’ancienne et historique salle du Conservatoire de la rue Bergère, dénoncée depuis des lustres comme trop exiguë et indigne d’une métropole comme Paris. Notons que ce concert vint quelque jours après le Requiem allemand de Stockholm.

Programme on ne peut plus classique. Rien à ajouter donc, sauf le nom du Premier violon solo de l’orchestre qui, sans doute, assura le grand solo dans la Quatrième de Schumann : Roland Charmy.

Un grand merci à l’adhérent qui nous a procuré ce programme.