Année : 2025
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Nous avions accumulé du retard ! Voici les nouveaux produits disponibles en streaming (HD et SD)
– SWF D17 (Stockholm 1950): Haydn Symphonie n° 94 – Sibelius En saga – Strauss Don Juan – Beethoven Symphonie n° 5
– SWF D18 (Brahms 1943): Concerto n° 2 (Aeschbacher) – Variations Haydn – Symphonie n° 4
– SWF D19 (Salzbourg 1954): Beethoven Symphonie n° 8 – Grande Fugue – Symphonie n° 7
Nous rappelons que le SWF D15 (Schumann IV), en raison de la licence d’exploitation, n’est disponible qu’en téléchargement.
Nous profitons de cette actualité pour vous souhaiter un bel été. L’équipe de la SWF prépare la rentrée : rendez-vous 2e quinzaine d’août !
Un professeur de théorie musicale attaché à l’Université du Nord Texas (USA), le docteur en philosophie Timothy L. Jackson a rédigé un long article posté sur le site Whiterose Magazine, et intitulé When you cannot create new music: a warning from history (Quand on ne peut plus créer de musique nouvelle: un avertissement du passé), daté du 1er avril 2024.
L’auteur se penche sur les années noires de l’Allemagne nazie, l’improbable création musicale du moment, et évoque le « Festival nordique » inauguré à Lübeck le 8 juin 1935, notamment par un discours d’Alfred Rosenberg, l’idéologue du parti national-socialiste. Il y associe pleinement Furtwängler, en indiquant à plusieurs reprises que ce jour-là le chef a dirigé son Philharmonique de Berlin dans un programme incluant la 7e Symphonie de Sibelius. Il poste même sur le site la photo ci-dessous, qu’il accompagne d’une légende qui s’écarte de celle, originale, figurant sur le journal auquel elle est empruntée, et qu’il associe à une photo de Rosenberg s’adressant à la foule rassemblée le 8 juin.
Non, Furtwängler n’a pas dirigé son orchestre à Lübeck à cette date et à la suite du discours de Rosenberg ! Il était, en tournée, sur le chemin de Munich à Stuttgart. C’est le 26 juin que Furtwängler et ses Philharmoniker ont en effet visité Lübeck. Il suffisait de consulter les archives du BPO et les journaux d’époque pour écrire la réalité.
Que le docteur Jackson dresse un portrait peu avenant de Furtwängler, voire en le noircissant, c’est son droit le plus strict. Mais qu’il arrange à sa façon des faits et des dates pour travestir la vérité, c’est faire preuve d’un manque de la plus élémentaire probité, vertu que l’on est en droit d’attendre d’un « Distinguished University Research Professor ». Car tel est son titre.
Nous lui avons signalé la chose, en le priant de corriger son article. Nous n’avons pas même reçu de réponse…
Le programme — facsimilé en pdf — du concert du 23 novembre 1941 du Philharmonique de Vienne l’annonce dès sa page deux : « Le rétablissement de Furtwängler ».
Et l’article explique que ce concert marque le retour — du moins à Vienne — de l’illustre chef d’orchestre après plusieurs mois d’absence consécutifs au très grave accident de ski survenu mi-février de la même année à Sankt-Anton. C’est sur les pistes de cette station du Tyrol que le musicien a fait une chute qui nécessitera plusieurs interventions chirurgicales. Éloigné du podium, il en profitera pour écrire son long article, Le Cas Wagner, critique du livre de Nietsche.
C’est le 19 octobre qu’il reprend son activité, d’abord à Berlin et Hambourg, puis à Stockholm, Zurich et Berne.
Le Berliner illustrierte Zeitung du 27 mars fait sa couverture avec Furtwängler photographié peu de temps avant son accident, mais ne mentionne pas ce dernier.
Nous vous l’avions annoncé (actualité du 29 mai), voici disponible sur la boutique le SWF D19, qui reprend l’intégralité du dernier concert donné par Furtwängler à Salzbourg, le 30 août 1954, avec le Philharmonique de Vienne.
Rappelons qu’il affiche les 7e et 8e symphonies de Beethoven, encadrant la Grande Fugue. Une fois de plus Christophe Hénault a su tirer le meilleur parti de la source à notre disposition.
Le texte de présentation (livret en français + digital booklet en anglais) est dû à Philippe Venturini, journaliste longtemps attaché au Monde de la Musique et chroniqueur à France Musique.
Comme tous nos produits ‘longs’ (plus de 75 minutes) le téléchargement (haute définition + format CD) est au prix de 15 €.
Découvrez notre podcast.
Cette photo est connue ; elle fait partie d’un ensemble plusieurs fois reproduit. Furtwängler — frileux mais alerte — dirige un orchestre imaginaire, assis devant sa partition, sur un bateau.
Où ? Quand ? Quoi ? Qui ? En sait-on plus ? Oui. Après bien des recherches, nous levons le voile sur cet intéressant instantané. Il vous suffit de renverser la tête ou… l’ordinateur.
La photo a été prise sur le lac Léman, le 18 mai 1930, sur le chemin de Montreux. Furtwängler et ses Berliner en tournée y donnent un concert ce soir-là. Le chef est absorbé dans la lecture d’une partition inscrite au programme : la Première Symphonie de Schumann. La série de photos est due à un musicien du Philharmonique, bien équipé d’un Leica dernier modèle, Paul Bose, qui y fut flûtiste (et piccolo) de 1914 à 1940.
Parution le 13 juin. Prix : 15 €
Il est des concerts de Furtwängler moins appréciés que d’autres, et souffrant de préjugés défavorables.
Il en va ainsi du Furtwängler de la dernière saison. Il y a un an nous publiions une pépite : la 8e Symphonie de Bruckner de mai 1954 à Vienne, grandiose, bouleversante et d’une rare perfection d’exécution. De quoi faire taire ces préjugés. Nous renouvelons une telle mise en avant avec le tout dernier concert donné avec le Philharmonique de Vienne, à Salzbourg, le 30 août 1954.
Au programme : les 8e et 7e symphonies de Beethoven, et —entre les deux — la Grande Fugue op. 133 en version orchestre à cordes.
Certains veulent absolument écarter les lectures ultimes de Beethoven par Furtwängler et ne jurent que par les « enregistrements de la guerre ». Comme si Beethoven avait écrit en tête de ses partitions : « mes œuvres ne devront être exécutées que dans le stress d’un conflit meurtrier ». Un ancien président de la SWF alla jusqu’à énoncer que seule la Grand Fugue méritait d’être exhumée de ce concert, les deux symphonies étant largement en-dessous des autres prestations connues. Furtwängler aurait été ainsi — sans doute atteint par les fatigues de l’âge — en-deçà de ses capacités, sauf à se réveiller pour 20 minutes de musique au milieu du programme ! C’est évidemment absurde.
Lectures rassérénées ? Certes les symphonies affichent une hauteur de vue peu commune, mais qui n’obère pas un engagement de tous les instants. Et que l’écriture de la Grande Fugue le conduise à la violence du trait, cela ne fait que confirmer une évidence que de nombreux mélomanes semblent oublier : Furtwängler savait lire une partition…
C’est une bande exceptionnelle de lisibilité, de dynamique et d’équilibre du spectre sonore, que Christophe Hénault a pu restaurer, pour lui faire rendre tout son potentiel. L’essentiel du travail a consisté à remettre au diapason (nous nous calons sur La = 444 Hz pour Vienne), à gommer quelques bruits et imperfections, et surtout à revoir les niveaux, très disparates entre les mouvements et les œuvres.
Voici un extrait (mp3) : la dernière reprise dans le 3e mouvement de la 8e Symphonie.
Il y a quelques années, nous avions évoqué la liste des retransmissions des concerts de Furtwängler dressée et mise en ligne (pdf) par Henning Smidth. Établie en 2002, elle a été plusieurs fois mise à jour. Récemment, et grâce à la consultation de journaux d’époque, nous avons pu faire part à l’auteur d’un certain nombre d’ajouts et de corrections.
Henning Smidth vient de mettre en ligne une version révisée.
https://www.smidth.dk/furt/furt.html
L’on sait que Furtwängler a parcouru une bonne partie de l’Europe, sans même parler des États Unis ou de l’Amérique latine. Mais il n’a pas mis les pieds en péninsule ibérique.
Pour être juste, il s’en est fallu de peu qu’il se produise au Portugal et en Espagne et précisément à Barcelone, au prestigieux Liceu. Trois concerts prévus les 23, 24 et 25 avril 1944, et première étape d’une longue tournée du Philharmonique de Berlin, s’étalant du 23 avril au 6 juin (le 9 à Paris sur le chemin du retour). Trois semaines avant le départ, le chef écrit à Gerhart von Westerman, l’intendant de l’orchestre :
« Je dois d’abord consulter le médecin (j’ai actuellement une grave rechute, comme dans les pires moments de l’année dernière). En tout cas, je voudrais vous demander de penser au cas où à la nomination d’un chef éminent en remplacement. Je ne pourrai fournir une réponse définitive que dans quelques jours. En matière de santé, je suis maintenant un « chat échaudé ». Je n’aime pas en parler et j’essaie par tous les moyens d’éviter de passer pour un malade. Mais entre nous, je ne peux pas cacher que j’ai beaucoup de soucis. » (1er avril 1944)
Réels soucis de santé ? Ou plus probablement maladie diplomatique destinée — comme au printemps 1943 — à obtenir un certificat médical lui évitant la corvée de célébrer, baguette à la main, l’anniversaire du Führer, qui tombe juste avant le départ… C’est Knappertsbusch qui assurera la tournée, en sus du concert officiel du 20 avril… (1)
Reste le fascicule joint, avant-programme des concerts de Barcelone.
(1) Il subsiste des images d’actualité de ce concert célébrant l’anniversaire d’Hitler, ainsi que des prises de vues de celui donné à l’Alhambra de Grenade en mai, et incorporées dans le film Die Philharmoniker.
Il nous a été suggéré de consacrer une étude à Furtwängler “chambriste”, participant comme pianiste à des séances de musique de chambre avec, notamment, les solistes de ses orchestres. C’est surtout valable pour ses périodes à Lübeck et à Mannheim.
Mais il conviendrait également de ne pas oublier le conférencier. Il est une conférence particulièrement remarquable, celle qu’il a consacrée à Bruckner, souvent datée de 1939, mais prononcée le 4 janvier 1940, à Berlin, dans la Beethovensaal. Furtwängler était depuis peu le président de la section allemande de la Société internationale Anton Bruckner. On en retrouve le texte — en français — dans les écrits publiés dans la collection Pluriel du Livre de Poche. En toute fin de l’allocution, Furtwängler évoque la prestation musicale de Wilhelm Kempff, en ouverture de la soirée, et l’exécution, pour clore, de l’Adagio du Quintette.
En voici le détail.
Il y a quelques semaines, nous évoquions le concert de musique de chambre « Pfitzner », en octobre 1918, programmé puis annulé.
Des recherches permettent aujourd’hui de préciser ou corriger d’autres informations de notre liste, toujours concernant la période « Mannheim » et la saison qui suit.
– Le concert donné par l’Orchestre du Théâtre de Mannheim à Ludwigshafen le 3 octobre 1918 : on a maintenant le titre des trois Lieder avec orchestre de Mahler chantés par Delia Reinhardt : Wo die schönen Trompeten blasen, Ich atmet’ einen Linden Duft, Wer hat dies Liedlein erdacht?
– Concert à Mannheim du 15 octobre 1918. La liste énonçait : Mozart, Concerto pour violon n° 2 ou n° 4 (les deux sont en ré majeur) ? Eva Bernstein a joué le n° 4, le K. 218 faisant foi.
– Concert à Hambourg du 10 novembre 1918. En fait, le 10 correspond à la répétition générale publique, le concert ayant eu lieu le 11.
– Furtwängler a dirigé une série de « Meisterkonzert » au Philharmonique de Berlin, et notamment le 11 avril et le 9 mai 1921. Il faut y ajouter les générales publiques les veilles, 10 avril et 8 mai.
– La liste existante indiquait que le journal Mannheimer Anzeige ne mentionnant aucun des protagonistes du Fidelio du 19 juin 1921 à Mannheim, il était impossible d’en afficher la distribution. Nous avons retrouvé le placard avec le détail. Ci-dessous.
On connait la 5e Symphonie de Bruckner et le Concerto pour violoncelle de Schumann enregistrés lors des concerts des 25 au 28 octobre 1942. Quant à l’Ouverture d’Alceste de Gluck, le lendemain des concerts, Telefunken la grava. On a donc le son.
Nous vous proposons, pour enrichir cette écoute, le facsimilé du programme.
Furtwängler et Tibor de Machula en soliste à Berlin
La liste des concerts établie par René Trémine indique, pour le 8 décembre 1917, à Mannheim : Œuvres de Pfitzner, Furtwängler au clavier. Mais sans détail sur les œuvres. Nous avons consulté toutes les sources possibles, et notamment la presse de l’époque : pas de concert Pfitzner le 8 décembre 1917.
En revanche il y a bien eu un concert de musique de chambre, consacré à Pfitzner, programmé le lundi 7 octobre 1918, à la salle Harmonie de Mannheim. Là encore, il est mentionné sur la liste, mais sans détail. Après recherches, au programme :
– Sonate pour violon et piano, op. 27
– Cinq Lieder op. 9
– Trio op. 8
avec :
– Furtwängler au piano,
– Hugo Birkigt, violon,
– Carl Müller, violoncelle,
tous deux solistes dans l’Orchestre du Théâtre
– Johanna Lippe, soprano, membre de la troupe.
L’annonce est du 2 ; mais le 4 octobre un entrefilet annonce : « … la soirée Pfitzner doit être décalée, le Hofkapellmeister Furtwängler ne pouvant assurer la partie de piano par suite d’une blessure à la main. Tous les billets déjà retirés demeurent valables pour la nouvelle date, qui sera annoncée le plus rapidement possible. »
Réelle impossibilité ? Maladie diplomatique ? À quelle date le concert aura-t-il lieu ? On attend toujours…