Programme du concert de Berlin du 10 octobre 1921

En 1921, Furtwängler est sans aucun doute l'étoile montante de la direction d'orchestre en Allemagne. Auréolé de ses succès à Mannheim, successeur de Richard Strauss à la tête de la saison symphonique de l'Orchestre du Staatsoper de Berlin, successeur de Mengelberg au pupitre des prestigieux «Museumkonzerte» de Francfort, chef du Tonkünstler Orchester de Vienne puis patron de la puissante Gesellschaft der Musikfreunde de la même ville, s'étant déjà plusieurs fois produit à la tête du Philharmonique de Berlin depuis 1917, il est dans les petits papiers de l'agence Wolff und Sachs, la plus puissante de la capitale allemande.

C'est une série de cinq concerts que lui organise Louise Wolff pour l'hiver 1921-1922. Il faut avoir en mémoire que l'Orchestre Philharmonique de Berlin — contrairement à ce que l'on pourrait penser — avait un effectif de base assez réduit, celui d'un petit symphonique, bien inférieur à celui des phalanges de Leipzig, des Concerts Lamoureux, ou du Philharmonique de New York. C'est avec cet ensemble d'une soixantaine de musiciens que les Berliner assuraient la très grande majorité des concerts et donc leur subsistance, en louant leurs services aux solistes, aux associations chorales ou aux organisateurs de concerts : près de 125 concerts pour la saison 1921-1922 ! Seule, pratiquement, l'agence Wolff und Sachs était de taille à garantir de grands concerts — à commencer par les «Dix Concerts Philharmoniques» dévolus au titulaire, Bülow, puis Strauss, puis Nikisch — où l'effectif de l'orchestre était porté à celui d'un grand symphonique tandis que chaque concert était précédé du nombre de répétitions nécessaires et non de l'unique générale.

Faire partie de ces rares séries était donc le signe de l'excellence.

On notera au programme du premier concert de cette série la Rhapsodie pour alto de Brahms, que notre chef inscrira de temps à autre dans ses programmes, et Mazeppa de Liszt, qui, au contraire, fait une apparition aussi fugitive que le héros du poème de Victor Hugo.

Sigrid Onegin (1889-1943), franco-allemande née à Stockholm, était sans conteste l'un des plus grands contraltos de l'époque. Le Barth'schen Madrigalvereinigung était un chœur berlinois dirigé par Arthur Barth, apparemment simple homonyme du grand professeur de piano Heinrich Barth.

 

 

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